Pierre-François-Albéric Deville est un homme de lettre originaire de Angers. On lui connaît un ouvrage de fables au titre mystérieux de Fables anthologiques ou les fleurs mises en action, par Albérix Deville, D.M., ancien professeur d'histoire naturelle à l'école centrale de l'Yonne, édité en 1828.
Extrait de l'avant-propos :
L'univers est le domaine de la fable. Tous les êtres organisés et inorganisés, nos passions et nos sentiments, fournissent des interlocuteurs à ce drame ingénieux, où, sous le voile de l'allégorie, la Morale donne d'utiles leçons. La Vérité est de toutes les beautés celle qu'on aime le moins à voir sans aucun voile ; la Fable lui prête son manteau diaphane, et, à l'aide de ce vêtement, elle pénètre dans les boudoirs, dans les salons, et jusque dans les palais des Rois.
Depuis Esope jusqu'à La Fontaine, de depuis La Fontaine jusqu'à Florian, mille auteurs se sont exercés dans ce genre agréable, mais ils sont loin d'avoir épuisé la matière. L'Étude de la Nature découvre chez les animaux et les végétaux des penchants ou des habitudes dont l'examen est aussi curieux qu'intéressant ; de sorte que les poètes naturalistes peuvent mettre en scène des êtres qui, sans offrir entre eux aucune analogie, font jaillir de leurs dialogues des traits de lumière ou des préceptes de morale.
Les anciens fabulistes, interprétant le cri des animaux et le chant des oiseaux, les ont choisis de préférence pour acteurs de leurs fictions. Les modernes, voulant étendre le genre fabulaire, ont prêté au objets inanimés le langage des passions. On trouve parmi les fables de La Fontaine Le Pot de fer et le Pot de terre, Les Membres et l'Estomac, Le Serpent et la Lime, Le Cierge. D'autres fabulistes n'ont pas craint de mettre en action les choses les plus bizarres et de rapprocher les plus disparates ; tel est, entre autres, ce poète tourangeau dont la muse gaillarde fait entrer en conversation La Crème et le Vinaigre, Le Bigarreau et le Rasoir, Les Paupières et la Pantoufle, La Lune et la Jarretière.
La Fontaine et plusieurs de ces successeurs n'ont point pris les Fleurs pour sujets de leurs fables. Cependant le langage du Chêne et du Roseau autorisait des filles de Flore. Ce modèle sublime devait inspirer tous les fabulistes ; et chez un grand nombre de poètes modernes les Fleurs, notamment les Roses, expriment les sentiments qu'on leur prête, d'après leurs formes, leurs port, leurs couleurs, leur instinct et leur propriété ; ils ont donc mis en la modeste Violette, le narcotique Pavot, le triste Souci, etc...
L'Éphémère et le Noyer
La Clandestine et le Champignon
La Clématite et le Sureau
La Papillon, l'Abeille et les Fleurs
La Pensée et le Souci
La Ronce et la Vulnéraire
La Rose blanche et le Papillon
La Rose jaune
La Tulipe et l'Immortelle
La Tulipe et la Rose
La Tulipe et le Tulipier
Le Chêne et la Mousse
Le Curieux et la Rose
Le Jaloux et les Soucis
Le Jardinier et la Rose
Le Lilas et la Pêche
Le Linot et le Lychnis
Le Lis et l’Abeille
Le Narcisse et l'Amarante
Les Épis