Étienne Gosse (1773 - 1834)Toutes les fables

Étienne Gosse, né le 31 janvier 1772 à Bordeaux1 et mort le 20 février 1834 à Toulon2, est un auteur dramatique, chansonnier, journaliste et écrivain français. Il vit et travaille entre le XVIIIème et le XIXème siècle. Son recueil de fables, intitulé Fables, daté de 1818, j'ai choisi de classer l'auteur au XIXème siècle.

L'avant-propos de l'ouvrage (extrait) :

Le succès qu’une partie de ces Fables a obtenu, soit aux séances de la Société Philotechnique, soit dans les journaux, m’a engagé à en offrir le Recueil au Public. On s'apercevra facilement que ces Fables ont été composées à des époques bien différentes : Les Animaux en état de guerre, Le Castor et le Singe, la Lanterne magique, ont dû être faites avant 1812. Le Pauvre et son chien, L'Enfant, Le loup et le soldat, etc. sont de 1818 et dans ces années diverses, le même sentiment m'a fait prendre la plume. L'abus de la guerre, ou le triomphe de l'ingratitude, la souplesse de certain journaliste, m'ont tour-à-tour prêté des sujets ; je n'en ai saisi que le côté plaisant, car j'ai toujours pensé qu'on instruisait davantage les hommes en les faisant rire, par des aperçus comiques, qu'en les gourmandant par des reproches sérieux.


Puis son prologue, des plus intéressants, par sa comparaison avec La Fontaine :

Des fables après la Fontaine ,
Quelle folle témérité !
Quoi ! cet auteur qui sur la scène
Dès son début fut bien traité ,
Sur les bords d’une autre Hippocrène
Promène donc sa vanité !
Veut-il grossir les parodies ,
L’apologue et les tragédies,
Par tous les passants feuilletés ?
Et va-t-il, de tous les côtés,
Placer de vieilles rapsodies
Chez les marchands de nouveautés ?
Que ne fait-il des comédies ?

Flatté par un premier succès ,
Et redoutant peu les critiques
Des Zoïles anti-Français,
Lecteur, dès longtemps tu le sais,
Armé de flèches dramatiques,
Dans l'étude essayant leurs traits,
De quelques femmes politiques
Je voulais offrir les portraits.

Poète esclave et sans audace,
Tu voulais donc, censeur trop sec
Rappeler encor la disgrâce
Du fameux luthier de Lubeck ?
- Non ; loin de contester aux dames
Des droits par leur zèle conquis,
J'aime à voir, dans le cœur des femmes,
Les guerriers avant les marquis.
Par quelle voix serait flétris
La souvenance d'Austerlitz ?
Quelle mère n'est attendrie
Des nobles exploits de son fils ?
Quelle épouse française oublie
Soit les victoires d'Italie,
Soit les triomphes de Memphis ?
L'honneur est l'idole chérie
Que leur cœur aime à respecter ;
Ce droit sacré charme leur vie :
Qui pourrait le leur disputer ?
Au nom de la gloire et de la patrie
Tous les coeurs doivent palpiter.
Mais, diras-tu, quelle puissance
Dans l'ombre enferme tes tableaux ;
Et quelle secrette influence
T'arrache, en cette circonstance,
Le juste prix de tes travaux ?
Tu n'as pas fondé les dévots ?...
- Tartuffe a cent ans d'existence.
[...]

L'Abeille, la Cigale et la Mouche

L'Aigle et la Pie

La Buse, le Chasseur et les Poules

La Cigale et le Rossigol

Le Cheval et l'Ecorcheur

Le Chien que l'on va tondre

Le Joueur et le Mendiant

Le Panier de cerises

Le Tigre et le Lion

Le Ver à soie et l'Escargot

L’ordre des Saisons