Jean Napoléon Vernier (parfois de Vernier), poète mais aussi fabuliste, il travaillait comme jardinier au jardin grand-ducal de Karlsruhe et directeur du Jardin botanique de Porrentruy. Il a publié Fables en 1865.
Préface
L'homme habitué au travail ne saurait rester sans rien faire il n'est pas de plus grand supplice pour lui que le désœuvrement. L'esprit, non moins que le corps, réclame sans cesse un aliment à son activité. [...]
Les fables ont sur les autres compositions poétiques plusieurs avantages qui doivent leur assurer la préférence . D'abord elles ont le mérite d'être utiles ; ensuite celui de conserver toujours leur intérêt d'actualité , tandis que les autres genres le perdent le plus souvent avec les circonstances qui les ont fait naître . Les poésies ont le don de toucher et d'amuser ; les fables ont le don d'amuser et d'instruire.
Presque toutes ces Fables ont été composées durant l'hiver de 1864 à 1865. Il en est un certain nombre qui ont été traduites de l'allemand . Les sujets des autres sont tous de mon invention . On y chercherait en vain les traits spirituels et les délicieuses peintures de mœurs des animaux dont les fabulistes français ont si bien su tirer parti pour intéresser la jeunesse, mais elles auront peut être le mérite de porter davantage à la réflexion . Je ne me fais pas illusion sur leur valeur et leur peu de chance de réussite : Lafontaine et Florian ont rendu le lecteur, à bon droit, difficile. Je n'ai, certes, pas eu la prétention d'imiter ces maîtres ; j'ai cherché plutôt à faire autrement qu'eux. Ils excellent dans la création du caractère des personnages qu'ils mettent en scène, et, sous leur plume, chaque fable devient un petit drame. Pour moi, le sujet n'a été le plus souvent qu'une exposition où je vise plutôt à faire deviner le sens caché de la morale. Ils plaisent par la narration, moi je cherche à plaire
par le laconisme qui éveille la pensée du lecteur au lieu d'emprunter toujours celle de l'écrivain . Mes personnages ne raisonnent pas tant que les leurs. Mon genre se rapproche de l'ancien apologue dont Lafontaine nous donne une idée dans le Coq et la Perle , l'Ane portant des reliques, le Lion battu par l'homme , fables remarquables par leur concision. Encore une fois, je ne me dissimule ni les difficultés ni mon impuissance. J'ai voulu me créer un délassement à d'autres occupations, et prouver au public que le travail des mains et le travail de la pensée ne sont pas incompatibles. Puissent ces considérations me faire obtenir grâce à ses yeux et me valoir son indulgence !
Comment mener sa Barque
Être content de de ce que l'on a
Flore et la Muse
L'Aigle et l'Escargot
L'Écureuil
L'Orvet et le Lézard
L'union qui fait la force
La Conscience
La Force de l'adresse
La Liberté de la Presse
La Perle et let Diamant
La Raison
Le Brin de Plume
Le Cabaret
Le Chat et l'Avare
Le Fanal et le Nuage
Le Fanfaron
Le Favori
Le Feu glacé
Le haut-fourneau de l'Etna
Le Joujou
Le Vantard
Les Amants de Marguerite
Les Bulles de savon
Les cannes de Voltaire
Les Deux Maniaques
Les Eaux dormantes
Les Échasses
Noble indépendance
Passez votre chemin
Un Rayon de flamme
Une Réponse de Turenne