On ne sait qu'une chose de cette personne, vraisemblablement un homme, c'est qu'il a écrit un recueil de 42 fables en 1707.
Un extrait de l'Avertissement de début d'ouvrage, comme une préface :
Ce n'est point par les Agréments qui ont mis feu Mr. de la Fontaine dans une si haute réputation, que l'Auteur de ces Nouvelles Fables s'est flatté de s'attirer l'approbation du Public. Il n'ignore pas le jugement de ce fameux Académicien qui a dit que cet homme incomparable a porté ce genre de poésie à sa dernière perfection ; de forte qu'il est le premier et pour l'avoir inventé et pour y avoir tellement excellé, que personne ne pourra jamais avoir que la seconde place dans ce genre d'écrire..
L'Auteur de ces Fables ne prétend point non plus à la seconde place dont on vient de parler. Il avoue qu'il n'a pu imiter que d'une manière imparfaite cet homme inimitable dans la délicatesse de ses expressions ; mais il a tâché d'y suppléer, en rendant ses Nouvelles Fables plus conformes aux vues qui ont porté tant de grands hommes à s'appliquer à cette forte de travail; c'est- à- dire à l'Instruction de la jeunesse. Il croit avec Mr. de la Fontaine qui a cité là dessus un passage de Platon, qu'il ferait à souhaiter suçassent les Fables avec le lait. Il demeure d'accord qu'on ne saurait s'accoutumer de trop bonne heure à la sagesse et à la vertu et que plutôt que d'être réduits à corriger nos habitudes, il faut travailler à les rendre bonnes, pendant qu'elles font encore indifférentes au bien ou au mal, à quoi nulle méthode ne peut contribuer plus utilement les Fables.
L'Auteur de celles-ci est jusques là tout à fait du sentiment de Mr.de la Fontaine : Mais il croit que ce grand homme n'aurait point dû négliger, dans la composition de ses Fables, certaines circonspections que demande le Christianisme ; de sorte qu'il a de la peine, avec un auteur dont le mérite est connu du Public à lui pardonner d'avoir employé, très souvent mal à propos, le Nom de Dieu dans des expressions triviales, ce qu'il n'a pu faire sans bleffer le respect qu'on doit à la Majesté Divine. On a remarqué de plus, que Mr. de la Fontaine a encore négligé la Moralité dans quelques-unes de ses Fables, quoi que ce soit uniquement par cet endroit qu'elles contribuent le plus à l'instruction de la jeunesse. Ce qu'il allègue pour s'en excuser ne paraît point valable, pour deux raisons: la première parce que la moralité se peut séparer de la Fable, afin délaisser au Lecteur la liberté de la lire ou de la passer; la seconde parce qu'on la peut faire si courte qu'elle n'ennuie point ceux qui la liront.
Il ne reste plus qu'à avertir le Lecteur que ces Fables ont été toutes composées sur de nouveaux sujets et que c'est par cette nouveauté que l'Auteur a crû ne pas déplaire.
LIVRE I
1. Le Loup ayant appris la Guerre aux Chiens
2. Le Lion, l'Aigle et le Coq
3. Le Loup et le Renard
4. La Prévention
5. Le Chat et la Souris
6. Les trois Limousins
7. L'aveuglement des Hommes
8. Le Chien et la Puce
9. Le Renard en Sentinelle
10. Le Philosophe et les deux Ânes
LIVRE II
1. Le Vent et les Hommes
2. Le Berger et les Brebis
3. Le Chien et le Bœuf
4. La Brebis et la Corneille
5. Les deux Malades et le Médecin
6. La Présomption
7. L'Enfant et la Vessie
8. Les Oies et les Pigeons
9. L'Homme guéri par son ennemi
10. Le Paysan et son fils
11. Les deux Ânes
12. Le Criminel de lèse-Majesté
13. L'Usurier confondu
14. Le Triomphe de la Persévérance
15. Le Cheval et l'Âne
16. Le Chasseur et le Rossignol
17. Le Buisson et les deux Paysans
18. L'Âne et le Renard
19. Le Vieillard et ses Enfants
20. Le Faucon et le Héron