Nicolas Grozelier (1692 - 1778)Toutes les fables

Il entre dans la congrégation de l’Oratoire en 1710. Dans cet établissement il enseigna les belles-lettres, la philosophie et la théologie. On lui doit un recueil de nommé Fables nouvelles divisées en six livres et dédiées à monseigneur le duc de Bourgogne, 1760.

Dédicace :

Né pour le bonheur de la France,
Et les délices de Louis :
Prince, qui fais déjà notre douce espérance,
Tu seras le soutien de l'Empire des Lys.
Tandis que pour former la glorieuse enfance,
Les savants réunis redoublent leurs efforts ;
Permets qu'en ce concert, ma Muse ait l'assurance
De se livrer à ses transports.

Et autres obséquiosités parfaitement dispensables...

L'Avertissement au lecteur, lui, est beaucoup plus intéressant :

Les discours préliminaires que MM La Motte et Dardeines ont mis à la tête de leurs Fables me dispensent d'un pareil travail. Ils ont tellement épuisé la matière, qu'il seront superflu d'y revenir. [...]
Je n'ai donc qu'à rendre compte de mon travail, et je le ferai en peu de mots. J'adopte volontiers ce qu'a dit de lui M. de la Motte : « Ce n'est pas à moi à apprendre au public ce qu'il doit penser de mes Fables ; Mais c'est au contraire son jugement qui m'apprendra ce que j'en dois penser moi-même. »
Je dirai seulement que la plus grande partie des fables que je présente ici sont de mon invention. Cependant, à l'exemple de nos fabulistes Français, j'en ai emprunté quelques-uns, non des Anciens, comme a fait la Fontaine, qui pouvait choisir, mes des modernes, qui ont écrit en Latin ou dans d'autres langues. Je les ai quelques fois cités mais rarement.

Les sources ne sont malheureusement pas mentionnées.

Le Prologue du livre I :

La Fable est un champ si fertile,
Qu'on peut en tout temps y glaner ;
Mais aujourd'hui d'y moissonner,
Me paraît chose difficile.
Nos trois célèbres devanciers,
Esope, Phèdre, La Fontaine
Ont tant dépouillé cette plaine,
Que pour lot il reste aux derniers
Peu de profit, beaucoup de peine.
[...]