Prosper Wittersheim (1779 - 1838)Toutes les fables

Prosper Wittersheim était un imprimer Mosellan. On lui doit le recueil Fables nouvelles, ancien imprimeur à Metz, membre correspondant de l'académie de Strasbourg, imprimé à Metz en 1871, précédé d'un avant-propos de A. Jacquet, président de l'académie de Metz. L'intégralité de cet ouvrage est retranscrit ce-dessous. Son ouvrage contient une notice biographique, hautement partisane, faits de superlatifs à tout va, sans intérêt. On relèvera : Sa judéité lui crée un intérêt pour la culture israélite, qui donnera quelques écrits en rapport. Il connut un veuvage précoce et confia l'éducation de ses enfants à ses belles-sœurs, tout en surveillant leur instruction. Il composa pour eux des Esquisses morales, qui contient déjà des fables. À la suite de l'acquisition d'une imprimerie à Metz, il fait paraître son ouvrage Aurélia et Valérius, poème ou roman historique, scène de la vie romaine, sous la dictature de Sylla. Il se mit en tête, vers la fin de sa vie de composer de nouvelles fables pour imprimer un ouvrage de fables. Il mourut avant son impression.

Extrait de l'avant-propos :

Dans les divers ouvrages qu’il a composés, et qui ont reçu du public l’accueil favorable qu’ils méritaient, P. Wittersheim , l’auteur des fables que l’on va lire, a presque toujours été guidé par le désir de présenter à l’enfance, dans un cadre intéressant et familier, d’utiles enseignements. Il a compris (pie, parmi toutes les formes que pouvait revêtir une leçon de morale adressée aux enfants, la plus heure use était sans contredit la fable. Ces petits drames à cent actes divers ont le mérite de piquer vivement la curiosité du jeune lecteur, d’éveiller son imagination et d’émouvoir sa sensibilité. La fable a le privilège de l’instruire en badinant, de lui faire entrevoir le monde réel, la société humaine, derrière ce petit monde des animaux où figurent des personnages qu’il voit tous les jours, et dont le caractère et les allures lui sont connus. Dans ces récits naïfs, qui l’amusent et l’émeuvent, l’enfant, comme l’a dit avec raison un critique, est tout aise de retrouver les mœurs du chien qu’il caresse, du chat dont il abuse, de la souris dont il a peur, de la basse-cour où il se plaît mieux qu’à l’école. Il prend parti pour le faible contre le fort, pour le modeste contre le superbe, pour l’innocent contre le coupable. De cette leçon indirecte il tire une première notion de la justice.

On me dira : Mais à quoi bon de nouvelles fables ? N’avons-nous pas notre inimitable La Fontaine ?

Mais, sans vouloir rien ôter à Lafontaine de ses mérites, je crois pouvoir dire qu’on a tort, et grand tort, de mettre ses fables entre les mains des enfants. D’abord, La Fontaine est un des auteurs les plus difficiles à entendre complètement, et, pour apprécier toutes ses beautés, il est besoin d’une culture littéraire assez développée. En outre, les leçons qu’il donne ne sont pas toutes des plus édifiantes. Sans doute, je suis loin de partager l’indignation que certains passages de ses fables ont soulevée chez J.-J. Rousseau, chez Lessing, chez Lamartine. Je n’accepterais pas la modification que propose Lessing au dénouement de la fable du Corbeau et du Renard : on sait que, avec une candeur toute germanique, Lessing, scandalisé de la victoire du voleur, voudrait que le fromage qu’il dérobe fût empoisonné. Mais, tout en se gardant de ces puériles exagérations, et sans manquer en rien au respect que mérite un grand génie, il est bien permis de dire que La Fontaine ne s’est pas plus soucié de la morale dans ses fables qu’il ne l’avait fait dans sa vie. Il est un peintre admirable, ce n’est pas un moraliste.



C'est osé... Ça donne le ton de l'ouvrage... Et donc, la suite... Aura-t-on droit aux vraies morales que les enfants méritent avec Prosper Wittersheim ? Et qu'est-ce qu'un moraliste si La Fontaine n'en fait pas partie ?

Les fables que renferme ce volume ont un tout autre caractère. C’est un vif et sincère amour du bien qui les inspire; elles sont surtout l’image d’une belle âme et l’expression de nobles sentiments. C’est une exhortation simple et entraînante, sans austérité ni pédanterie, à la pratique de toutes les vertus. L’impression qu'elles nous laissent est salutaire et fortifiante ; elles s’adressent a ce qu’il y a de meilleur en nous ; elles vont droit à la source des bonnes et généreuses pensées, source que tout homme a dans le cœur, mais qui s’ouvre rarement toute seule, quoi qu’en aient dit J.-J. Rousseau et les partisans de l’état de nature. Ce n’est pas que l’auteur veuille nous faire illusion sur les imperfections et les misères du monde réel, ni laisser croire à son jeune auditoire, comme dans certaines pastorales assez fades, que tout est pour le mieux sur la terre. Dans son œuvre, la satire tient une assez grande place; mais, chez lui, la satire est exempte d’amertume et de misanthropie ; elle est clairvoyante, sans être impitoyable ; elle découvre et signale les défauts, mais sans haïr celui qui eu est atteint; elle raille, mais sans fiel et sans aigreur. Elle nous avertit, sans nous décourager; elle nous met en garde contre le mal, sans nous ôter l’espoir de rencontrer le bien. Les ridicules, les travers, les folles prétentions, n’échappent point à son regard pénétrant ; mais le spectacle des sottises humaines ne lui inspire jamais d’autre sentiment qu’un amour plus profond et mieux justifié pour la sagesse. Si quelquefois elle hausse le ton et s’émeut plus vivement, c’est quand elle proteste contre l’injustice. Elle ne se borne pas à constater, avec la superbe indifférence de l’épicurien trop vite consolé, que la raison du plus fort est la meilleure ; elle s’irrite, elle se révolte ; elle condamne avec énergie le méchant qui triomphe, et nous fait partager sa généreuse indignation !

LIVRE I

1. Le Sage et l'Ivrogne

2. Le Chasseur et la Rivière

3. L'Abeille et la Fourmi

4. Le Faune

5. L'Agneau et le Ver luisant

6. Les deux Loups

7. La Biche et les Chevreuils

8. Le Mari désobligeant

9. Le Boucher et ses Chiens

10. La Pie et le Serin

11. Les deux Mouches

12. Le Lièvre et les Lapins

13. Le Phénix et la Tourterelle

14. Les deux Ruisseaux

15. La Fourmi et le Papillon

16. La Brebis et le Loup

17. L'Écureuil et les Noix

18. Dieu Zéphire et la Violette

19. Le Cheval égoïste et l'Âne

20. Le Chêne et le Peuplier


LIVRE II

1. Une Femme d'esprit

2. La Taupe et le Chat

3. Le Torrent et la Fontaine

4. Les deux Rats

5. Le Perroquet, la Pie et le Chat

6. La Perruque et les Singes

7. L'Homme jugé par les Animaux

8. Le Perroquet et le Chien

9. Le Bélier

10. Le Fermier et la Fouine

11. Le Barbet généreux

12. Encore un Barbet

13. Le Singe et le Marchand et tableaux

14. L'Églantier et le Papillon

15. Le Lynx et la Gazelle

16. Le Seigneur et le Berger

17. La Hyène et la Colère

18. Le Renard et l'Écureuil

19. La Fusée volante et les Étoiles

20. Heureuse Abeille


LIVRE III

1. Le Renard et le Rossignol

2. Le Lion, le Renard et l'Abeille

3. L'Optique

4. Le Brochet et le Vermisseau

5. Le Tigre et le Léopard

6. Le Crapaud optimiste

7. Les deux Rosiers

8. La Sauterelle et la Fourmi

9. Le Potier et la Vieille

10. L'Amour et la Violette

11. Les Fleurs

12. Le bel Homme et le Nain

13. L'Âne consulté et le bon avis

14. Le Ver à soie et la Chenille

15. L'Âne philosophe

16. Le Chasseur et la Mouche

17. Le Médecin et le Quidam

18. Jupiter et le Mouton

19. Le Chameau et la Fourmi

20. Les Noisettes et la Haie


LIVRE IV

1. L'Avare et ses Enfants

2. Le Singe et l'Horloge

3. Le Perroquet et le Singe

4. La Sauterelle et la Cigale

5. L'Âne résigné

6. Le Lion et L'ours

7. L'Ours qui a raison

8. L'Ours qui n'a pas tort

9. Le Hibou et le Serin

10. La Jument et son maïtre

11. La Visite imprévue

12. Les deux Ours blancs

13. Le Roi et le Jardinier

14. Le Moineau et le Carpeau

15. Le Furet

16. L'Éléphant et le petit Chien

17. L'honnête Homme et l'Intrigue

18. Le Caniche et le Dogue

19. Le Philosophe et le Coq

20. L'Aigle et le Paon


LIVRE V

1. Le Bossu

2. Le Héron et la Corneille

3. La Tourterelle

4. Le Cheval et le Coursier

5. Le Coq et le Dindon

6. Le Chasseur et les Lièvres

7. L'Elbe

8. La Colombe et le Hibou

9. Le Berger et son Chien

10. Le Renard et l'Âne

11. La Poulette et la Colombe

12. Le Bouc et la Brebis

13. Le petit Canard et les Poussins

14. Le Bûcheron et sa Hache

15. L'Avare et le Cheval

16. Le Cygne et le Dindon

17. Le Léopard et les Chiens

18. Le Singe et ses Amis

19. L'Ours et le Daim

20. La Colombe et le Serin


LIVRE VI

1. Le Hérisson et l'Écureuil

2. Le Chat et le Rat

3. Le Bouc et le Bélier

4. Le Lévrier et le Barbet

5. Jupiter et le Cerf

6. L'Éléphant et le Veau

7. Le Singe Peintre

8. Le Renard censeur

9. Le Hibou et le Rossignol

10. Le Lion et l'Abeille

11. Le Paon et ses Juges

12. Le Singe et l'Éléphant

13. Le Loup et les Lapins

14. Le Dogue et le Singe

15. L'Âne et le Chien

16. La Souris et la Marmotte

17. Le Bélier et le Bouc

18. La Discorde en tournée

19. L'Observateur et les Chiens

20. Le Fabuliste et les Animaux