La Panthère et le Léopard Gottlieb Konrad Pfeffel (1736 - 1809)

Toujours un scélérat objecte,
Que dans son âme il n’est fripon ;
Que son habit le rend suspecte,
Mais qu'il est loin d’être larron.
Arrive un jour que la Panthère,
Avec le cruel Léopard,
Au trône adressaient leur prière,
Et Jupiter y eut égard.
Le dernier dit : « Sire, il arrive,
Que lorsqu’un crime se commet ;
La Panthère part et s'esquive,
Et l'on m’accuse du méfait. »
« Mêmes motifs, » dit la Panthère,
« Vous sont adressés de ma part ;
La forêt crie à la misère,
Des cruautés du Léopard. »
« De l'un pour changer le physique. »
S‘écrièrent-ils tous les deux,
Qu’une autre peau sur lui s’applique,
Serait le comble de nos vœux. »
« Pourquoi? » dit Jupiter, « le zèbre,
Du même poil, blanc, jaune et roux,
Dont la douceur est si célébré,
N'a jamais été pris pour vous ?
Dans ce discord je considère,
Un cas des plus astucieux ;
Et l'on ne se tromperait guère,
Si l'on vous pendait tous les deux. »





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