Le Chien et le Matou Gottlieb Konrad Pfeffel (1736 - 1809)

Un homme enviant une place,
Aux environs des bords du Rhin ;
Fit présent d'un beau Chien de chasse,
A l'écuyer du Palatin.
Le Chien quitta son nouveau maitre,
(Son cœur lui dictant ce devoir.)
Pour celui qui avait un maitre
Mais quel ne fit son désespoir,
Lorsqu’il vit ses loyaux services,
Soldés par des coups de bâton ;
Les hommes sont pleins d'artifices,
Il vient d’en subir la leçon.
De la bagarre il se retire,
Pour la conter au vieux Matou ;
Le pèlerin sé mit à rire,
Et lui dit, « ne sois donc pas fou,
Ce n'est pour nous que l'on nous aime,
L’on a besoin pour le troupeau... »
« Servir ce monde est un blasphème, »
Dit le Chien, qui se jette à l'eau.
En touchant les bords de la tombe,
Tu est atteint par un pécheur,
« Tu ne veux donc que je succombe ?
Oh ! Le Matou est un menteur. »
En attendant au port la barque,
Touche avec les nouveaux amis,
« Quel est ce Chien que je remarque ? »
Demande son voisin Denis ;
« Voyons! dis-moi, veux-tu le vendre ?
Et dans ce cas, dis m’en le prix. »
« Pour deux écus tu peux le prendre,
Ce n'est pas trop à mon avis. »
« Il ne me reste une demeure,
Soupire tristement le Chien, .
Tout autant vaut-il que je meure:
Il va se jeter dans le Rhin. »





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