Le Dictionnaire et les Bouquins A. V. Coustard de Nerbonne (19ème)
Parmi de vieux bouquins, tous savants, érudits,
Un gros dictionnaire
Faisait fi de ces grands esprits,
Et se prisait bien plus qu’Hérodote ou Voltaire.
Car, disait-il avec fierté :
Puisque moi seul, ici, je suis épousseté,
Feuilleté,
Consulté,
En vérité,
C’est qu’on m’estime davantage.
— Ton bavardage,
Lui crie impatienté le plus vieux des bouquins,
(Le grand Homère pour le moins)
Ton caquetage,
Comme celui du perroquet,
Fatigue plus qu’il ne distrait.
Répéter, compiler, ce que tout chacun sait.
N’est pas mérite difficile ;
Créer, voilà le vrai talent !
Mais toi, nomenclateur, je ne te vois utile
Qu’au sot, à l’ignorant…
Sur le globe, il est vrai, que le nombre en est grand.
