Faire claquer son fouet est assez ordinaire ;
Mais le faire parler est tout une autre affaire.
Le bon Ésope en ses écrits
Fait discourir mainte pécore ;
Les bêtes parlèrent jadis,
Il en est qui parlent encore ;
Mais on fouet !… Pourquoi non ? Nous allons le tenter.
Sur une côte un char avait peine à monter.
Pour les chevaux la charge était trop forte ;
Si nons cheminons de la sorte,
Dit le cocher au fouet, quand arriverons-nous ?
Allons donc, redouble tes coups.
— Vous le voulez ainsi ? sur moi reposez-vous,
Dit le fouet, nous ferons marcher cette canaille.
Et le voilà qui d’estoc et de taille,
Impitoyablement frappe sur les chevaux ,
Et de leurs corps sanglants fait jaillir les lambeaux.
Au sommet de la côte enfin ils arrivèrent.
Le cocher et le fouet, rayonnants, satisfaits,
Se réjouirent du succès;
Mais les pauvres chevaux sur la place expirèrent.

Chevaux, cocher, et fouet, nous peignent assez bien
Le peuple, le despote, et le prêtre…. indien.





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