La Mouche et le Taureau Jean Baptiste Perrin (17* - 1786)

Une mouche s'était placée sur la corne d'un taureau elle avait peur de l'incommoder par son poids : Je vous demande pardon, dit- elle, de la liberté que j'ai prise ; mais si je presse trop fort sur votre tête, je m'envolerai ; vous n'avez qu'à com- mander. Qui me parle là, demanda messire taureau d'une voix brutale ? - C'est moi. - Qui ? Me voici. - Oh ! madame mouche est-ce vous ? Ne vous mettez pas en peine, je vous supplie : vous n'êtes pas si pesante que vous vous imaginez. Je ne me fuis pas aperçu, quand vous vous êtes posée sur ma tête et je ne m'apercevrai certaine- ment pas, quand vous jugerez à propos de quitter votre place.
Il est fort commun de trouver des petits esprits, qui s'imaginent être des gens de conséquence : ils ont la sotte vanité de vouloir paraître plus qu'ils ne font ; mais ils deviennent souvent la risée de ceux qui connaissent leur mérite et leur qualité.





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