L’Église incendiée

A. V. Coustard de Nerbonne (19ème)


Le tocsin !… Au secours ! Courons… Le feu ! Le feu !
Braves pompiers, vite à l’ouvrage,
Sauvez l’église du village.
Conservez la maison de Dieu !
Mais, en dépit de leur courage,
Le Fléau resta sourd !.. Je vis,
Malgré leurs efforts et leurs cris,
S’écrouler l’édifice, asile de prière.
Pour ces bons villageois, quelle douleur amère !
Plus messes, disaient-ils, ni bénédictions,
Faut-il qu’en enfer nous allions ?

— Deux ans écoulés, je repasse
Dans ce pauvre pays, croyant revoir la trace
De l’incendie affreux dont je fus spectateur.
— Mais qu’est-ce donc ceci, dis-je à mon conducteur ?
— Vous le voyez, Monsieur, un nouvel édifice,
Cent fois plus beau que l’autre. A notre Impératrice
En revient tout l’honneur. Grâce à Dieu, tous les ans,
On n’imposera plus les pauvres habitants ;
Pour le toit, pour la nef, la cloche ou la chapelle,
C’était bien dur, allez, de voir sous la truelle
Se fondre nos écus. — Alors, tout est au mieux,
Ce feu, pour le pays, fut un malheur heureux ?
— Très-vrai, mon cher Monsieur, dit riant le bonhomme.
Lecteur, admire comme
La Providence arrive à son but, a ses fins :
Franchissant d’un seul bond les plus âpres chemins,
Pour elle est bonne toute voie,
Et de l’adversité souvent naît une joie.

Récréation des adolescentes, dialogues, proverbes, fables, contes, etc…




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