Amassez-vous des trésors que la rouille
Avec le temps ne détruit ni ne souille,
Trésors divins dont la valeur
Ne pourrait tenter le voleur,
Et dont la main jamais ne vous dépouille,
Ce n’est pas en notre pouvair
D’avair la richesse on partage,
Mais de bien remplir son devoir
Peut de tous être l’avantage,
Et d’être vertueux on peut avair l’honneur,
La vertu donne le bonheur.
Qu’un serpent ou qu’une vipère
Soient enfermés comme un trésor
Dans une riche boîte d’or.
Ils te feront horreur, j’espère.
Fais de même pour le méchant
Qu’enivre une vaine richesse,
Laisse-le s’applaudir sans cesse
Car de sa passagère ivresse
L’aspect est plutôt effrayant,
Tout ce qui flatte ton envie,
Homme riche, embellit ta vie,
Vases d’argent et coupes d’or,
De ta maison sont le décor.
Les billets encombrent ta banque;
En vain, si le meilleur te manque :
C’est un fumier que ton trésor,
Sans la justice et la sagesse
Que l’on doit rechercher sans cesse.
Moi, je suis plus riche que toi
Et je suis plus heureux qu’un roi
Car je porte aussi ma couronne.
Je n’ai jamais flatté personne
Et je n’ai jamais eu l’affront
De me courber devant un front.
Tandis que toi, puis-je le taire ?
Avec ton argent et ton or,
Avec ton immense trésor,
Actions et pensera peut-être sont de terre.