« Dieu ! quelle odeur cadavéreuse !
« Ne m’approche pas, vil oiseau, »
Disait, un jour, l’aigle au corbeau :
« Ta manière de vivre est par-tout odieuse. »
L’autre répond: « Sire, quels sont mes torts ?
« Et lequel vaut mieux, je vous prie,
« Pour croquer les agneaux, d’attendre qu’il soient morts,
« Ou de les dévorer lorsqu’ils sont pleins de vie ? »
Je pourrais bien, ici, parler des conquérants…
Assez d’autres, sans moi, prennent ce passe-temps :
Depradt leur fait la guerre en ses nombreux ouvrages.
Les rois se rendent-ils aux vains discours des sages ?
Dans cette fable, moi, je n’en veux qu’aux traitants :
Ils auraient en horreur ces peuplades sauvages,
Qui, dans leurs barbares usages,
De leurs frères tués mangent les corps sanglants ;
Mais ils ne craignent point de les ronger vivants.