Le Pariétaire et le Thym Comte de Soubiras (19è siècle)

La Pariétaire et le Thym
Habitaient le même jardin ;
Celle-là, selon son usage,
Tapissait les murs de l’enclos ;
L’autre, plus modeste et plus sage,
Se contentait d’en border les carreaux.
L’herbe grimpante, un jour, lui dit ces mots :
« Thym mon ami, c’est bien dommage
Qu’exhalant un parfum si doux,
Tu sois contraint de ramper sur la terre
A côté des aulx et des choux,
Tandis que parmi ceux que ce jardin enserre,
Beaucoup d’arbustes sans vertu
Étalent dans les airs leur feuillage touffu,
Et te couvrent d’une ombre altière.
- J’aime à vous voir sensible à mon destin,
Répondit aussitôt le Thym ;
Quittez pourtant ce souci, ma commère.
Je suis petit ; mais ma propre vigueur
Suffit pour m’élever à ma juste hauteur,
Et me fait dédaigner toute grandeur précaire
Que l’on doit à l’appui d’une force étrangère. »



Imité de Yriate

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