Le grand vainqueur de l'hydre aux têtes renaissantes,
Hercule, aux épaules puissantes,
Soutint, dit-on, le ciel au lieu du vieil Atlas,
Pendant que ce dernier portait ses mains avides
Sur les pommes des Hespérides.
Le héros était un peu las –
On le serait à moins – lorsqu'il voit son compère,
Infidèle dépositaire
De l'inaccessible trésor,
S'enfuir avec les pommes d'or.
Alors le grand vengeur des hommes
D'un trop juste courroux sentit bouillir le fiel,
Et pour courir après ses pommes,
Sur l'enfer ébranlé laissa tomber le ciel.
On assure qu'un très saint père
En faillit un jour autant faire.
Mais heureusement une main
Supporte la céleste voûte ;
Et quand le chef du genre humain
Des soleils d'or perdrait la route,
Le ciel poursuivrait son chemin.