Le Milan et le Rossignol Jean Baptiste Perrin (17* - 1786)

Un milan pressé de la faim et qui avait passé le jour sans manger, entendit vers le soir un rossignol qui chantait parmi les branches d'un arbre. Bon, dit l'oiseau de proie, voici une musique qui me réjouit les oreilles ; mais il faut quelque autre chose à mon estomac : ce petit musicien doit être un friand morceau. Dans l'instant il vient fondre sur le rossignol et l'enlève. Miséricorde ! s'écria le héraut du printemps ! vous ne ferez certainement pas assez barbare de me tuer : je ne fuis pas capable de vous faire un repas : d'ailleurs pourquoi me tueriez-vous ? je ne vous ai jamais fait de mal. Ecoutez une petite chanson. Une chanson ! vous badinez ; ce n'est pas un mets pour un milan. Je ne me soucie pas de votre musique : ventre affamé n'a point d'oreilles : ainsi, ma petite musicienne, vous mourrez.

Le nécessaire doit être préféré à ce qui n'est que pour la curiosité, l'ornement, ou le plaisir.





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