Un soir au coin de l’Atre attendant le repas,
Asa vieille Fanchon disait le vieux Lucas :
« Oh! si notre Jean-Pierre obtenait cette place!
Si je voyais mon fils au château garde-chasse:
Femme, c’est l’intendant qui donnera l'emploi,
Et ces poires chez lui feraient plaisir, je crois.
Demain qu’a son lever ta corbeille soit prête.
Demander la main pleine est la manière honnête.
Tu diras, si nos veux pouvaient être accomplis,
Que nous aurons bientôt du chasselas exquis.—
Je comprends, » repartit la vieille ménagère.
Le couple en était 1a, lorsque dans la chaumière
Arrive l'intendant, l'air joyeux et pressé.
« Vivat! Jai fait si bien que Jean-Pierre est place.
Jean-Pierre est garde-chasse. » Et nos gens de lui dire
Des grand-merci, Dieu sait! L’autre enfin se retire.
«Brave homme! bon enfant! dit le vieillard touche.
Femme, portons demain ces poires au marché. »

Livre VIII, fable 12




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