Ma sœur, qu’avez-vous donc? vous répandez des pleurs,
Disait la tulipe à la rose.
— Ah! c’est avec trop juste cause.
Apprenez quels sont mes malheurs :
J’aimais un papillon, brillant, jeune , adorable ;
Lui-même il me trouvait aimable,
Me le disait du moins , et de l’accent du cœur.
O dieux ! qu’il était enchanteur,
Quand reposant son vol sur ma tige flexible,
Soumis, il me jurait une éternelle ardeur !
Eh bien ! le croirez-vous , ma sœur?
Il m’abandonne ,le volage!
La jonquille aux pâles couleurs
Est le bel objet qui l’engage.
Ah ! tous ils sont de même, inconstants et trompeurs,
J’y renonce : l’amour m’a trop causé de peines;
J’abhorre pour jamais son empire et ses chaînes.
Elle exhalait ainsi ses mortelles douleurs.
Un de ces étourdis paraît, s’approche d’elle ;
Avec transport il s’écria :
Que vous êtes charmante et belle !
A ces mots la rose oublia
Qu’un papillon est infidèle.





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