Prince charmant par la figure,
Sélimane, dans un miroir,
Rendait grâces à la nature
Du doux plaisir qu'il goûtait à se voir ;
Je crois, disait-il, qu'en Asie
L'empire de la Beauté
Ne peut m'être contesté ;
Les Rois me portent envie,
Cet empire est bien partager,
Dit son Vizir, qu'un tel orgueil étonné ;
Ainsi que les fleurs d'un verger
Que le souffle des vents moissonne,
La beauté ailleurs sa couronne ;
Ah ! si mon maître était jaloux
D'un Empire qui fut durable,
Il en est un inaltérable
Que respecte le temps, que l'envie en courroux,
Dans sa rage implacable,
N'a jamais abattu,
C'est l'Empire de la vertu.