L'Hippopotame et l'Éléphant Augusta Coupey (1838 - 1913)

L’hippopotame aux éléphants
Dans l’Inde déclara la guerre
Pour conquérir à ses enfants
Les blancs épis d’une rizière

Où ceux-ci paccageaient,
Fourrageaient.
Durant plusieurs mois de l’année
La bataille fut acharnée,
Les assaillis, les assaillants,
Gisaient blessés, tombaient mourants.
L’hippopotame, dit l’histoire,
Se couvrit d’immortelle gloire,
Victorieux des ennemis
Il s’annexa tout le pays.
Désireux d’asseoir la conquête
Sans revanche ni trouble fête
Le vainqueur voulait qu’un traité
Reconnut la validité
Des droits du peuple hippopotame
Sur ces ruines de Pergame.
À l’éléphant
Il va plaidant
Que les monarques des deux mondes
Battus par canons et par frondes
Acceptent d’en payer les frais
Et galamment signe la paix.
Le vaincu n’était pas des princes
Qui dépouillés de leurs provinces
Au vainqueur font des compliments
Accompagnés de beaux présents.
Le brave chef éléphantide
Blâma le courage intrépide
De joindre à l’âne… et mors et bride.

Livre III, Fable 3




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