Les Promesses du Renard Augusta Coupey (1838 - 1913)

Foi de renard ! croyez mes belles
À mes promesses éternelles ;
Votre plus mortel ennemi
Sera désormais votre ami.
Oui ! je défendrai la poulette,
Autant que le petit lapin,
Et devant moi sur la belette,
L’aigle ne mettra le grappin.
Comme il le jure, on croit entendre
L’oiseau royal qui vient les prendre.
Sauvez-vous tous dans mon terrier !
Leur cria-t-il d’un ton guerrier.
Chacun court bien vite à l’asile,
S’y blottit coi, reste tranquille,
Sachant sa tête mise à prix,
Le renard envers les proscrits

Eut une conduite exemplaire ;
Cela dura quelques instants
Après ce fut une autre affaire
Il étrangla les imprudents.
Le trouvez-vous répréhensible,
Naïf lecteur, jeune ingénu,
Il répondra qu’à l’impossible
Nul en ce monde n’est tenu.
Certe, au terrier un mangeur d’herbe
N’aurait point forfait à l’honneur,
Mais devant du foin, moins superbe,
L’estomac dompterait son cœur.

Adolescent, novice, maître,
Veuillez, donc tous à l’avenir
Ne rien jurer, ne rien promettre,
Sans être sûrs de le tenir.

Livre IV, Fable 8




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