Les deux Renards Adine Joliveau (1756 - 1830)

Deux Renards, rôdaient, vers minait,
(Heure du crime), aux entours d'un village,
Près d'une basse-cour ils se coulent, sans bruit,
Tel vit de son travail et tel de brigandage
Ces héros vivaient de pillage.
Mais ici tous les coqs chantaient,
Et tous les mâtins aboyaient.
Et le plus vieux Renard : - Décampons an plus vite
Ce bruit n'annonce rien de bon

Point d'affaire pour nous ; tout à fuir nous invite :
Car chacun est sur pied et garde la maison. »
Bien doucement leur chemin ils passèrent,
Et près d'une autre cour, bientôt ils arrivèrent :
Le col tendu, l'oreille au guet,
Des poules seulement entendant le caquet,
Notre jeune Renard dès l'abord s'intimide :
- Y penses-tu ? Notre bonheur nous guide,
Dit l'autre ; ici tout dort ; ici nuls gardiens,
Nous n'entendons ni coqs ni chiens ;
Dans le logis point dc lumière ;
C'est le moment propice ; aussitôt ces larrons
Forcent l'entrée, et font grand chère,
Aux dépends des pauvres oisons.

Un Etat est plus sûr quand le peuple sommeille,
Et qu'un bon gouvernement veille.

Livre I, Fable 14




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