Un Cheval, le roi de sa race,
De belle allure et beau jarret ;
Et qui d’un homme ayant la grâce,
Porta son maitre à la forêt.
Quand poursuivant sa marche altière,
Un Taon qui par la soif poussé,
Vint et dit : Voila mon affaire,
Sur la bride s’étant posé.
Il boit l'écume qui l'inonde,
Et du mors descend par flocons.
« Brigand ! » dit le Cheval qui gronde,
« Tu veux approcher mes bridons ?
N'oublie le respect, mignonne,
Tu ne crains d’aigrir un cheval ?
Je n'ai qu’à bouger, tu frissonne. »
Le Taon quitte alors le brutal ;
Mais il médite une vengeance;
Il le poursuit, puis au naseau,
Va le piquer avec outrance.
Le Cheval lève le museau,
Prends mors aux dents, trébuche et tombe ;
Celui qui, fier comme un héros,
Se croit à l'abri de la bombe,
Est à terre et se brise un os.

Du petit s‘attirer la haine,
Cela fit choir plus d'un puissant ;
Qui ne peut t'aider dans la peine,
Pour te nuire est bien assez grand.





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