Lanterne sourde en main, d'un pas ferme et rapide,
Un homme cheminait dans l'ombre de la nuit.
Un voyageur l'entend, le suit,
Espérant partager la clarté qui le guide.
Mais il ouvre les yeux en vain ;
L'obcurité pour lui n'est pas moins forte.
La lanterne ne sert qu'à celui qui la porte,
Et n'éclaire que son chemin.

À de certains esprits qu'on juge à la légère
Cette fable peut s'appliquer.
Tel nous étonnerait par sa judiciaire,
Qui n'a point l'art de s'expliquer.
Il possède bien la lumière,
Mais ne peut la communiquer.

Livre II, fable 14




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