Le Mulot accapareur Eugénie et Laure Fiot (19ème siècle)

Un mulot possédait des magasins comblés
De provisions énormes,
En débris de toutes formes.
Jamais il n’en trouvait assez d’amoncelés,
Ne faisant qu’allée et venue,
Du verger et son souterrain,
Pour y porter racine ou grain,
Par le possesseur du jardin
Sa retraite fut aperçue.
Celui-ci la fouilla de l’un et l'autre bout,
Et crut devoir lui prendre tout,
En lui disant : « Ta maison est trop pleine
Et sans cela, vraiment, je ne t’aurais rien pris.
Pour un être tout seul que d’objets réunis !
Tant de mulots sont partout dans la peine !
Et je trouve ici de quoi
En nourrir cent comme toi !
Quand tu nageais dans l’abondance,
De tes frères pourquoi n’aidais-tu la souffrance ?
Accapareur vil, inhumain,
Tiens ! » Et son pied plus prompt que la paroles
Ecrasa l’avare bestiole.

L'égoïste a toujours une mauvaise fin.

Fables nouvelles, Livre II, Fable 11, 1851




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