La cotte de maille Fables Chinoises

Le roi Jing aimait fort à guerroyer, et bien souvent les monarques des royaumes voisins eurent à soutenir ses attaques.
Un jour, Tian Zan se présenta au roi vêtu d’une robe rapiécée :
— Quelle vilaine robe vous portez 1a! dit le roi.
— Ma robe n’est pas belle, il est vrai, mais il existe un vêtement encore pire que le mien.
Intrigué par cette réponse, le roi lui demanda de s’expliquer.
— La cotte de mailles que portent vos soldat n’est-elle pas encore plus inconfortable ? En hiver, elle donne froid; en été, sous le soleil, on y cuit comme dans un four. Que connaissez-vous de pire comme vêtement ? Je ne suis qu’un pauvre homme, et si je m’habille de cette pauvre robe, c’est malgré moi, mais vous qui êtes le roi d’un grand et puissant royaume, vous habillez vos sujets de cette cotte de mailles qui est le plus incommode de tous les vêtements.
Ainsi vêtus, vous les envoyez à la guerre pour qu’ils dévastent les royaumes voisins, tuent les habitants et détruisent les maisons, toutes choses contraires à l’esprit d’humanité et à l’honnêteté. De plus, si vous ne songez qu’a ruiner vos voisins, vos voisins ne songeront qu’a vous rendre la pareille, et ainsi de suite jusqu'à ce que la paix soit à jamais bannie du monde entier, sans qu’aucun d’entre vous ait pu tirer le moindre profit des guerres perpétuelles.
A ce discours le roi belliqueux ne trouva rien à répondre.

Nouveaux Entretiens (Xin Xu), oeuvre de Liu Xiang.




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