Le Lion et ses Sujets Saint-Joseph

Parmi les animaux on vit des Scipions
S'élever quelquefois au milieu des Nérons.
Un jeune Lionceau, d'un noble caractère,
No ravissait ni brebis, ni moutons,
Mais il faisait plier sous un joug nécessaire,
Los hôtes des forêts qui lui faisaient la guerre.
Quand il régna,
À la terreur le calme succéda.
On observa les lois de la justice ;
i i Le malfaiteur ne trouvait de complice ;
Lo faible protégé
Ne voyait plus son réduit saccagé.
Heureux effets d'une sage puissance !
Or, il advint celle occurrence :
Dans les sombres forêts des déserts d'Orient,
S'organisait, sans cesse grandissant,
D'animaux dévorants une nombreuse armée,
Menaçant les Étuts du Lion bienfaisant.
Sa Majesté n'en fut trop alarmée,
Comptant sur ses plus grands et ses moindres vassaux,
Tous prêts à la servir, en valeur tous égaux,
Tous dévoués à sa personne.
Sachant que de la guerre on amoindrit les maux,
Quand on sait prévenir Bellone,
Il presso ses soldats, et la trompette sonne.
Il s'avance en héros.
Contre ses bataillons qu'aucun danger n'étonne,
Viennent s'anéantir les autres animaux.
Dans les ondes du Styx ils allèrent tous boire,
Lo Lion put chanter une illustre victoire :
Sur son peuple il avait répandu les bienfaits.
11 fut doublement grand, l'élant par ses sujets ;
Tous, d'un commun accord, lui vouèrent leur vie.
Quoique fort, soyez bon : c'est la force infinie.

Il n'est point, direz-vous, de semblable Lion :
« — Et celui d'Androclès ? et celui de Florence ?
Ceux qu'on tire aujourd'hui par derrière un buisson
Sont des rois de la décadence.





Commentaires