Le Voyageur et la Girouette Saint-Joseph

Girouette, ma mie,
Tourne-toi vers le nord ;
Une mère chérie
M'attend sur l'autre bord ;
A son amour extrême
Rends l'heureux fils qu'elle aime ;
Huit ans déjà passés,
Je vis éloigné d'elle.
Hélas ! c'est bien assez !
Ne me sois point cruelle :
Sur le cristal de l'eau
Fais voler mon bateau,
Fais qu'à mon premier gtte
H me ramène vile.
D'un superbe brillant
J'ornerai ton aiguille.
Eh quoi ! vers l'occident
Ta flamme toujours brille !
Pour causer mon malheur,
Deviendrais-tu constante ?
Ainsi parlait Timantc.
;— Pour faire ton bonheur,
Tu me trouverais prête,
Répond la Girouette ;
Mais que peut l'interprète
Des volontés des dieux,
Et quel pouvair balance
Leur suprême puissance ?
Si tu veux être heureux,
Rends-toi les dieux propices,
Fais-leur des sacrifices.
— Timante, en son bateau
N'immola qu'un agneau ;
Mais son humble prière,
Son amour pour sa mère
Trouvèrent grâce aux cieux :
Il eut un vent prospère.

Mortels, si vous voulez voir couronner vos voeux,
Chérissez la vertu, sacrifiez aux dieux.





Commentaires