Je vais voler ! cria l'autruche gigantesque.
Tout étonnés d'entendre un propos si burlesque.
Les oiseaux d'accourir. Oui, cria-t-elle encor,
Je vais voler ! Enfin, pour prendre son essor,
Elle ouvre, étale au loin ses ailes orgueilleuses ;
On croit voir un vaisseau dont la voile est au vent ;
Elle s'élance, mais.... peines infructueuses !
Elle effleure le sol, sans le perdre un instant.
Qui n'aperçoit ici la peinture fidèle
Des froids rimeurs qui, dans leur pindarique zèle,
Promettent de chanter le vainqueur des vainqueurs ;
Par un pompeux début ils flattent les lecteurs,
ils semblent s'élancer vers l'astre de lumière,
Mais, toujours on les voit sillonner la poussière.