Un troupeau tout entier, d'un mal contagieux
Périt ; un loup l'apprend ; l'air chagrin, soucieux
Du berger il s'approche, et de condoléance
Lui fait son compliment. « - Pasteur, votre souffrance,
Dit-il, m'afflige ; hélas ! faut-il que ce troupeau
Par vos soins assidus, aussi complet que beau,
Ne soit plus ! ah, de sang j'en verserai des larmes !
- Je suis sensible, ô loup, à tes tendres alarmes,
Dit le berger ; mon cher, j'en suis reconnaissant,
Tu possèdes, je vois, un cœur compatissant.
- Oui, très compatissant, dit son chien moins crédule,
Non pour les maux d'autrui, mais pour sa mandibule.