Un jour le Lion à la chasse,
Par hasard s'étant fourvoyé ;
Deux Tigres à la dent vorace,
Dés longtemps l'ayant épié,
Lui font la guerre à l'improviste ;
Celui-ci vout se dérober,
A leurs efforts il ne résiste,
Et bientôt il va succomber.
Quand tout d'un coup le dogue arrive,
Et sauve aux dépens de ses jours,
Le pauvre sultan en dérive,
Qui dit sa vie ce secours,
Il regarde la pauvre bête.
Qui rendait le dernier soupir,
Et qui dédaignant la tempête,
Pour son seigneur savait mourir.
La cour paraît : qui toujours brave,
Quand le danger a disparu,
Le roi dit au renard, « Esclave;
Vite, dte-moi ce malotru,
Ce chien mort dont la vue m’affecte,
Mais dont on peut garder la peau ;
Emporte-le, car l'air s'infecte,
Et peut se passer de tombeau. »
« Est-ce donc là la récompense,
Des héros qui d'un coeur joyeux,
De leur roi prennent la défense ? »
- Dit l'ours au loup d'un air piteux.
« Meurs pour ta femme et tes amis, .
Pour ta Patrie ou ta province;
Meurs même pour tes ennemis,
Mais ne va mourir pour un prince. »