Un homme pieux avait chez lui, au milieu de sa cour, une chapelle consacrée à un héros. Il y faisait sans cesse des sacrifices, parait les autels de guirlandes, les arrosait de vin, et fatiguait le héros de ses prières : « Salut ! lui disait-il, ô le plus cher des héros ! comble de tes bienfaits celui qui t'a logé dans sa maison. » L'autre lui apparut au milieu de la nuit : « Mon ami, les héros n'ont point de bien à faire ; adresse-toi aux dieux : nous ne sommes que les dispensateurs de tous les fléaux qui affligent les mortels. Si ce sont des maux que tu désires, parle ; pour un que tu demanderas, je t'en enverrai mille. Vois donc si tu veux encore me faire des sacrifices à l'avenir. »

Fable 62




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