« Ah ! félicitez-moi de mon destin prospère,
Dit un jour Thaïr à sou père :
Enfin près du Sultan je vais être en faveur ;
Aujourd'hui de la chasse il m'accorde l'honneur;
El dans peu, je l'espère,
Je serai son beau-frère :
Il permet que j'aspire à la main de sa sœur ! »
— « Mon plaisir en est grand; oui, je vous félicite,
Répond Abu-Zéyd : vous voilà près du port;
Mais songez cependant, malgré voire mérite,
Que rien n'est plus soumis aux caprices du sort,
Que la faveur d'un prince, et le goût d'une belle,
El les beaux jours de l'arrière-saison. »
Le Vieillard avait bien raison :
L'espoir qui de Thaïr enflammait la cervelle
Se trouva renversé par un destin jaloux :
Le Sultan à sa soeur choisit un autre époux,
La chasse même enfin dut être abandonnée,
Car il plut toute la journée !