Un renard tourmenté d'une faim dévorante,
Etant entré dans certain poulailler,
N'y trouva qu'une poule, et maigre et languissante,
Hors d'état de s'enfuir, et même de crier.
Ma chère sœur, dit-il, seriez-vous donc malade ?
Oui, répondit la poule, avec un air piteux ;
Mais si vous me quittez, je crois, mon camarade,
Que, sur le champ, je serai mieux.
N'attendez point un bon office,
De qui vit aux dépens du sang des malheureux ;
Si les méchants, aux bons, peuvent rendre service,
C'est toujours en s'éloignant d'eux.