Les deux Voisins Louis Fayeulle (1764 - 18??)

Heureux celui que la fortune
A vu d'un regard complaisant !
Sans que rien ne l'importune,
Il coule ses jours gaîment,
A moins qu'il n'ait épouse furibonde.
Un mari dans ce cas disait à son voisin :
« Vit-on jamais un plus fâcheux destin ?
Comment, toujours ma femme gronde
Me tance souvent sans raison.
— Bon ! veux-tu reformer le monde ?
Dit le voisin, bon compagnon.
Si de ta faiblesse on abuse,
C'est que tu n'es qu'un franc oison.
Qu'avec un rien on amuse.
Retiens de moi cette leçon,
Si tu ne veux passer pour buse :
Une femme qui gagne, une poule qui pond
Ont toujours fait beaucoup de bruit à la maison.





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