Les deux Robes Fleury Flouch (19ème)

Une robe de bal, dans un joli boudoir,
De sa guirlande rose admirant l'élégance,
Devant une Psyché, du matin jusqu'au soir,
Se mirait avec complaisance.
La folle se disait trop belle de moitié ;
Elle écrasait d'un rire de pitié
Sa modeste voisine, humble robe de ville ;
Celle-ci se taisait : chose assez dissicile.
Un beau matin, notre robe de bal,
Couverte de poussière et presque chiffonnée,
Sur un fauteuil se vit abandonnée.
Sa voisine riait ; et d'un ton doctoral,
Lui dit : « Ma belle enfant, ta guirlande est fanée ;
Voilà ce que l'on gagne au pays des amours.
Reine d'un soir, je te vois détrônée,
Et mon règne est de tous les jours.
Nous fournirons le sujet d'une fable
Où le poète, ainsi que le lecteur,
Diront, sans doute, en plaignant ton malheur,
Que l'on doit préférer l'utile à l'agréable ».

Livre I, fable 1




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