Un loup beuyant au plus haut cours d’une eau,
Laquelle estait belle, clère, série,
Vit au-dessous de luy boire un agneau,
Auquel il dit (voire par tricherie
Pour prendre noise et donner fascherie)
« Vien ça meschant ! par quelle rêverie
« M’es-tu venu troubler ceste eau icy ? »
A quoi respond l’agneau : je ne sauraye,
Quand ores la puissance,
Certainement le vouloir n’en auraye.
— Tu as menti ! car j’ai la cognessance
(ha dit ce loup) que dès votre naissance
Ton père et toy avec ta mère aussi
M’avez cuidé toujours porté nuisance.
Et pour ce mort encourras sans mercy.
L'ancien français a été conservé.