Octobre commençait ; l'automne sur son aile
Ramenait les frimas précurseurs de Thiver,
Et Ton voyait déjà s'enfuir une hirondelle,
Quittant le toit propice à sa famille ouvert.
Un chien, de la maison active sentinelle,
Lui dit : »Tu pars, tu quittes ces lambris
Où tu trouvas de chauds abris,
Où chacun admirait ta naissante couvée,
Où par votre présence on se croyait béni,
Où comme un saint trésor on conserviait ton nid !...«
L'hirondelle répond : »L'époque est arrivée
Où sur ces toits hospitaliers
Fondent les ouragans que l'aquilon déchaîne
Où viennent des hivers les corbeaux familiers.
Mes compagnes et moi, nous allons par milliers
Cherchant pour la saison prochaine
Un vent plus frais, un ciel plus bleu.
Au retour du printemps nous reviendrons peut-ôtre :
Adieu !
— Pourmoi, que l'ouragan gronde aux toits de mon maître,
Ou que de beaux soleils lui donnent de beaux jours.
Soumis à son destin, je lui serai fidèle...«
Courtisans, faux amis, parasites, toujours,
Quand le ciel devient noir, imitent l'hirondelle.