Un voyageur, passant sur des monts escarpés,
Vil des travailleurs occupes
A faire dans le roc des entailles énormes.
« Infortunés, dit-il, tailler ces blocs informes,
C'est un rude travail pour un mince trésor !
- Non, s'écrie un passant, ce sont des mines d'Or ! »
Aussitôt l'étranger, poursuivant son voyage,
Arrive vers la mer, et s'arrête au rivage.
Or, voyant au loin des plongeurs
Qui visitaient des flots les sombres profondeurs,
« Ces sous rasent, dit-il, recueil épouvantable
Pour rapporter enfin... des cailloux et du sable ! »
Alors un pêcheur lui répond
« L'écueil est menaçant, le gouffre est redoutable,
Mais on voit des Perles au fond ! »
Apôtres, qui venez, régénérant le monde,
Ne brisez de dégoût la pioche ni la sonde ;
Courageux plébéiens, fouillez, fouillez encor :
La montagne est aride et la mer est profonde ;
Mais vous y trouverez des Perles et de l'Or !