Au pied d'un mont l'aigle par aventure
Se promenait. Sortis de l'épaisse verdure,
Certains sifflements, tout-à-coup,
D'un reptile annoncent l'approche :
En un clin d'œil, avec dégoût,
Le noble oiseau s'envole au sommet de la roche,
S'écriant : « Loin de nous l'être vil et rampant ! »
Mais bientôt après le serpent
A vingt pas de lui siffle encore :
« Quoi ! dit l'aigle étonné, misérable pécore !
Toi si près de notre aire ! Oui, moi !
Répond l'autre. Ha, ha, des airs superbe roi,
Sache que, sans avoir tes ailes merveilleuses,
Aux cimes sourcilleuses
On peut à sa manière arriver comme toi ! »