Le Berger, l'Ânon et le Poulain Simon Pagès (17ème siècle)

Un ânon bien mauvais, un poulain bien léger,
Broutaient l'herbe tendre et fleurie.
Ils étaient dans une prairie,
Gardés par un gentil berger.
Le mentor les traitait comme des camarades;
Il pourvoyait a leurs besoins;
Mais les méchants répondaient à ses soins
Par quelques coups de pied, ou quelques pétarades.
Etant devenus assez grands,
Notre berger, avec intelligence,
Leur donnait, comme à des enfants,
Des avis sur l'obéissance.
L'un se corrigea bien de sa légèreté,
L'autre jamais de sa méchanceté;
Il acquit encor l'insolence,
De plus l'opiniâtreté.
En rappelant un jour les soins de leur enfance,
M1 leur donnait conseil comme a de bons amis.
Par le cheval ils furent tous suivis;
Mais notre Ane entêté fit.... une impertinence.
L'excellent naturel reçoit les bons avis,
Tandis que le sot s'en offense.

Livre IV, Fable 13




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