Au feu, disait un jour une bichette. —Eh quoi!
Tu vis en vain avec moi-même,
En vain je vis par toi, pour toi;
Te voir est mon bonheur suprême.
— Amie infortunée! ah! ne désire pas
De connaitre jamais mes terribles appas.
Crois-moi, mon ardeur est extrême ;
En jouir serait ton malheur.
—Va, va, c'est un malheur qu'on aime,
Et ton indifférence augmente ma douleur.
Que je jouisse de ta flamme,
Je suis au comble du bonheur.
L'étincelle jaillit ; elle embrase la dame.
— O dieux! quels feux! ah! quel tourment!
Prends pitié de mes jours, ô trop cruel amant!
En pleurs, en cris en vain !'amante se consume ;
Elle périt, et je présume
Qu'en mourant elle dit: « Hélas! crains que Amour
Qui sommeille en ton cœur, ne se réveille un jour!