Certain cygne aux oiseaux enseignait la musique :
Le rossignol, instruit par ses leçons,
Reproduisait dans ses chansons
Du docte prosesseur le langage harmonique.
Le linot, le pinçon étaient ses écoliers :
Il corrigeait le chant de la fauvette,
A roucouler instruisait les ramiers,
Et réglait les fredons de la vive alouette ;
Chacun l'applaudissait : quand, ouvrant ses ciseaux
La Parque mit avec sa vie
Fin aux leçons de mélodie.
Alors, concours chez les oiseaux :
Du défunt prosesseur la chaire étant vacante,
Pour l'occuper un oison se présente.
Sur sottise amour-propre enté
Naquit de toute éternité.
Or mons le prétendant, sans parler de sa voixj
Par deux points veut fixer le choix :
Du cygne j'ai, dit-il, le port et le plumage.
Fort bien, lui dit quelqu'un, mais pour fonder tes droits j
Pauvre oison, as-tu son ramage ?