Sultan lion, monarque des forêts,
Voulut un jour pour le bien do l'Empire,
Et pour celui de ses sujets,
De chacun d'eux recevoir îles placets,
Où librement on aurait droit de dire
Le bien ainsi que les abus
Du système régnant. Sa Majesté lionne
Chargea son vizir Fours, très-savante personne,
Et dont chacun connaissait les vertus,
D'examiner le [ont dans sa sagesse,
Puis d'eu faire un rapport succinct à sa Hautesse.
Du monarque ou craignait et la grille et la dent,
Par ainsi le rapport fit très-satisfaisant :
Les animaux gardaient un silence fort sage,
Et l'ours d'attribuer, ainsi qu'il est d'usage,
Ce silence à contentement ;
Il rendait compte cependant
Que certains loups du voisinage
S'étaient permis sur le peuple mouton
Leur ordinaire brigandage :
Qu'il convenait de chasser du canton
Ces turbulans. Cette demande est sage,
Dit le monarque, il faut protéger mes sujets ;
Je croquerai les loups pour punir leurs forfaits ;
Et, comme aux opprimés je veux être agréable,
Je défends qu'aux moutons on touche désormais :
Je les réserve pour ma table.

Fable 15




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