Ce qui passe n’est rien devant l’éternité.
Un enfant qui soufflait dans un fétu de paille ,
Faisait, dans un peu d’eau, bouillonner du savon.
Fier de son adresse, il tressaille
En voyant s’élever plus d’un léger ballon.
« Admire comme je travaille,
Disait-il à son père, et quels brillants palais
Je fais !
Que de vives couleurs ! et comme dans l’espace
On voit voltiger avec grâce
Ces jolis globes de cristal !…
Mais le prisme brillant, ô contre-temps fatal !
En un moment disparaît et s’efface... »
Tel est le sort des choses d’ici-bas :
Ce qui brille ne dure pas.