L'Once et le Boeuf Fables Brésiliennes

Il y avait une fois une Once qui habitait sur une montagne, et qui n’en descendait que pour faire ses provisions. Un jour qu’elle descendait, elle rencontra un Bœuf, et l’envie lui prit de l’attaquer traîtreusement. Alors, elle dit au Bœuf : « Compère, vous qui connaissez Bien la forêt, pouvez-vous me donner des nouvelles de l’un de vos compagnons, qui vivait dans ce petit bois, et qui était mon ami? 11 y a déjà plusieurs jours que je ne le vois plus. » Le Bœuf lui répondit: «Hier encore, je l’ai vu à l’abreuvoir, et je crois qu’il m’attend là-bas ; si vous voulez, chère amie, allons-y ensemble. »
L’Once répliqua : « Pour cela, jamais. Je meurs de faim,
et de ce côté-là on ne trouve pas de mouton, outre que je resterais à la portée de mon ennemi. » — « Quel est donc votre ennemi? «.demanda le Bœuf. « Mon ennemi, c’est votre camarade marqué; il a l’air d’être capable de tuer trente onces; de moi il ne ferait qu’une bouchée, et je n’y trouverais même pas un petit bois pour me cacher. » Le Bœuf reprit : « Mais, commère, si vous avez peur, c’est que vous avez fait quelque chose de mauvais : qui n’a pas de dettes, n’a pas peur. » Et
l'Once: « Compère, vous rappelez-vous la fois où j'ai pris un veau dans un troupeau? Trois chiens se mirent à ma poursuite, dont un enragé; rien que leurs cris m’assourdissaient. Je n’ai eu de repos que lorsque j’ai pu grimper à un arbre, essayant de mettre la main sur ces négrillons. Mais, pas moyen! Ils reculaient comme de beaux diables! » Le Bœuf: « Alors, commère, vous n’êtes quelqu’un que quand vous avez des arbres? Hé bien! marchons vers la plaine. » L'Once: « Mais, compère, vous m’entraînez vers la plaine; il me semble que vous avez de la méfiance. »
Ainsi, l’un cherchait le bois et l’autre la plaine, et ils s’éloignèrent se défiant l’un de l’autre.

Folkore brésilien




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