Un Renard né gascon, parlant vaille que vaille,
Plaisantait l'Ours sur sa forme, sa taille,
Critiquait son sommeil et ses maigres repas
Où jamais ne parut la plus mince volaille ;
Lui, croquait les poulets, il ne s'en gênait pas,
Et malgré les mâtins savait faire ripaille. ;
L'appétit satisfait réconforte le cœur ;
Aussi chez les Renards quel feu ! quelle valeur !
Que d'exploits éclatants dans leur illustre race !
Lui-même, à tous périls faisant bravement face,
Dans maint et maint combat fut proclamé vainqueur.
L'Ours ne sourcillait pas ; paraissant dans l'attente,
Il laissait'lé vantard prôner lui, puis les siens.
Voici qu'une meute de chiens
Débouchant d'un taillis, tout à coup se présente ;
L'Ours fit tête à l'orage en animal de cœur,
Et messire Renard galope encor de peur.