Bonjour, mon frère,
Disait un jeune lapin
A messer lièvre son voisin
Qu'il rencontrait sur la fougère.
Je suis aise de te trouver :
Nous pourrons nous éprouver
À la course et tout-à-l'heure
Parions que j'atteinds le premier à ce but... »
Sans s'émouvoir de ce début,
Toujours broutant, notre lièvre demeure
Aussi tranquille que devant.
» Mais que fais-tu donc là, dit ce jeune imprudent,
Courons, ou bien pour toi la gageure est perdue...
Allons, pars-tu ?... je ne sais s'il entend ;
Pas plus qu'un terme il ne remue,
Dirait-on bien ce qu'il attend ? »
Que tes pieds croissent, mon enfant,
Ils ne font encor que de naître.
C'est à ce jeune homme important
Qui se croit et qui veut paraître
Esprit profond, juge savant,
Sans se donner le tems de l'être ;
Que je voudrais en dire autant !