Une bonne souris bénissait la nature
D'avoir, sur elle aussi, son humble créature»
Par faveur spéciale étendu ses bienfaits.
« Nous sommes, de ses soins les précieux objets.
Disait-elle, en effet, de sa main complaisante,
À la moitié de nous, race toujours tremblante,
N'a-t-elle pas donné des ailes, pour qu'un jour,
Si le peuple des chats jouant d'un nouveau tour,
Opérait, ici bas, notre perte totale,
Par les chauves-souris, elle pût libérale
Rétablir notre espèce. » Elle ignorait ainsi
La pauvrette, qu'il est des chats ailés aussi.

Voilà comme souvent chez l'homme, triste engeance,
La vanité se fonde, hélas ! sur l'ignorance.

Livre III, fable 23




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